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10/10/2024

Numéro 1

Tout savoir de l’USB-C

Les différentes normes USB

Display Port, HDMI, Power Delivery, Thunderbolt, à la découverte des modes alternatifs

USB4 : on en est où ?

Connecteur pratique et universel, l’USB-C est aussi la source de confusion ultime. Normes, taux de transfert, charge et autres modes alternatifs, Uber Hardware vous aide à démystifier tout ça pour exploiter au mieux votre matériel et acheter les bons accessoires.

Table des matières

Si l’USB-C a fini par s’imposer comme connecteur universel, les conditions pour profiter de ses capacités exceptionnelles et le flou pratiqué par certains constructeurs nous compliquent la vie. C’est pourquoi Uber Hardware vous résume tout ce qu’il est important de connaître au sujet de cette prise, et de l’USB en général, pour en tirer le maximum et savoir quoi acheter. Notamment quand on parle d’accessoires tel qu’un chargeur, un câble USB-C ou même un HUB USB-C. L’exercice est difficile, car il y a tant de choses à prendre en compte qu’il n’est pas facile de rester concis ! Pourtant, comme mon mentor me l’a appris il y a de longues années, le lecteur ne doit pas se poser plus de questions à la fin d’un bon article qu’au début 😉 Défi accepté !

Les principaux ports USB, les prises mini et micro ayant quasiment disparu du panorama.

Différencier prises et normes USB

On commence par un rappel de base, l’USB-C est une prise. Un connecteur, ou plutôt deux si on considère ses aspects mâle (sur les câbles) et femelle (sur les périphériques). Ça semble évident dit comme ça mais il ne faut pas mélanger les prises (comme l’USB-A ou l’USB-C) avec les normes USB (comme l’USB 2.0 ou l’USB 3.2 Gen2). Contraction d’USB Type-C, l’USB-C a été imaginée pour être plus pratique, plus performante et offrir plus de possibilités que les prises précédentes. Plus pratique car plus petit que l’USB-A ou l’USB-B et plus solide que le micro USB ; et c’est en outre une prise réversible, il n’y a pas à se soucier du sens d’insertion. Plus performante car tandis que les anciennes prises offrent une bande passante USB maximum de 10 Gb/s tandis que l’USB-C grimpe (à ce jour) jusqu’à 80 Gb/s ! Et plus de possibilités car l’USB-C peut adopter plusieurs modes alternatifs, parmis lesquels Power Delivery qui autorise une alimentation puissante (jusqu’à 240 W, contre maximum 7,5 W en USB-A), DP Alt Mode qui autorise l’affichage sur un voire plusieurs écrans ou encore Thunderbolt qui cumule tout ça et permet même des échanges de type PCI express via cette unique connectique USB-C. On va justement détailler tout ça un peu plus loin. Les normes USB quant à elles ne caractérisent que les transferts de données USB, ou guerre plus. Par exemple l’USB 2.0 et ses 480 Mb/s ou l’USB 3.2 Gen2x2 qui culmine à 20 Gb/s. Retrouver les différents débits proposés, norme USB par norme USB, dans le tableau ci-dessous. Complication supplémentaire dont on se serait bien passé, l’USB 3.0 de 2008 a été renommé USB 3.1 en 2013 puis USB 3.2 en 2017… Et pour en revenir à notre fameuse prise USB-C, elle n’est pas forcément synonyme de telle ou telle norme. Plus précisément, l’USB 3.2 Gen 2×2 et toutes les formes d’USB4 exploitent forcément une connectique USB-C, en revanche un appareil ou accessoire en USB-C ne garantit aucune norme. Il existe par exemple de nombreux câbles USB de charge rapide dont les taux de transfert n’excèdent pas les 480 Mb/s (USB 2.0).

Norme USBAnnéeEncodage des donnéesPaires de fils dédiés aux donnéesDébit théorique par pairDébit théorique maximum
USB 1.01996NRZI11,5 Mb/s1,5 Mb/s (unidirectionnel)
USB 1.11998NRZI112 Mb/s12 Mb/s (unidirectionnel)
USB 2.02000NRZI1480 Mb/s480 Mb/s (unidirectionnel)
USB 3.2 Gen 1×1 (= USB 3.1 gen 1 = USB 3.0)20088b/10b1 tx / 1 rx5 Gb/s5 Gb/s (bidirectionnel)
USB 3.2 Gen 1×220178b/10b2 tx / 2 rx5 Gb/s10 Gb/s (bidirectionnel)
USB 3.2 Gen 2×1 (= USB 3.1 Gen 2)2013128b/132b1 tx / 1 rx10 Gb/s10 Gb/s (bidirectionnel)
USB 3.2 Gen 2×22017128b/132b2 tx / 2 rx10 Gb/s20 Gb/s (bidirectionnel)
USB4 Gen 2×1201964b/66b1 tx / 1 rx10 Gb/s10 Gb/s (bidirectionnel)
USB4 Gen 2×2201964b/66b2 tx / 2 rx20 Gb/s20 Gb/s (bidirectionnel)
USB4 Gen 3×12019128b/132b1 tx / 1 rx20 Gb/s20 Gb/s (bidirectionnel)
USB4 Gen 3×22019128b/132b2 tx / 2 rx20 Gb/s40 Gb/s (bidirectionnel)
USB4 version 22022PAM-32 tx / 2 rx40 Gb/s80 Gb/s (bidirectionnel)

Jusqu’à 24 fils en USB-C

Techniquement parlant, l’USB-C est bien plus évolué que l’USB-A. Le connecteur USB historique est né avec seulement quatre broches. Deux pour l’alimentation électrique (+5 V et GND) et deux pour les échanges de données (D+ et D-), celui-ci avait évolué en 2008 avec l’arrivée de l’USB 3.0 pour passer à neuf broches, les quatre d’origine garantissant la compatibilité universelle de l’USB et l’alimentation ainsi que cinq nouvelles, à savoir deux paires d’échange rapide (Tx+ et Tx-, Rx+ et Rx-) ainsi qu’une masse supplémentaire. Cette notion de Tx (transmit, envoi) et Rx (receive, réception) existe depuis lors, c’est-à-dire que contrairement à l’USB 2.0 qui ne pouvait pas envoyer des données dans les deux sens à la fois mais seulement à tour de rôle, partageant donc la bande passante, toutes les versions plus modernes de l’USB sont dites bidirectionnelles, il est possible d’envoyer et de recevoir des données simultanément et sans partage de bande passante. Le connecteur USB-C quant à lui dispose de 24 broches, 12 de chaque côté, dont voici l’attribution :

GNDTX1+TX1-VBUSCC1D+D-SBU1VBUSRX2-RX2+GND
GNDRX1+RX1-VBUSSBU2D-D+CC2VBUSTX2-TX2+GND

On constate les choses suivantes. Le nombre de paires dédiées aux échanges de données rapides double ; il y a désormais deux paires Tx et deux paires Rx. D’autre part, pour permettre de fournir plus d’énergie, il y a huit fils en tout dédiés à ça, quatre positif (VBUS) et quatre négatifs (GND). On remarque l’apparition des deux broches CC qui servent à configurer le bon fonctionnement (échanges primaires entre les différents appareils et même les câbles munis de contrôleurs) et deux deux broches SBU dédiées aux usages alternatifs, par exemple la vidéo en HDMI Alt Mode ou DisplayPort Alt Mode. Enfin, la rétrocompatibilité avec les anciens matériels USB reste assurée avec la présence des deux fils D+ et D- historiques, ces deux fils étant aussi câblés dans l’autre sens pour que ça fonctionne toujours, quel que soit le sens d’insertion. Précisons aussi que l’USB-C prévoit que les broches D+ et D- soient reconfigurées en canaux droit et gauche et que les broches SBU1 et SBU2 soient reconfigurées en MIC et masse pour faire circuler des signaux audio analogiques et ainsi palier à la disparition progressive des prises jack ; dans la pratique, c’est rarement utilisé, les constructeurs proposant plutôt des adaptateurs USB-C vers Jack actifs, c’est-à-dire dotés d’un DAC convertissant l’audio numérique de l’USB en audio analogique. Et si ce paragraphe s’intitule Jusqu’à 24 fils en USB-C, c’est que leur présence n’est pas systématique ! C’est notamment pour ça qu’il y a des câbles de charge qui sont incapables d’assurer des transferts rapides. On va y revenir.

Power Delivery est la partie puissance de la norme USB.

Standardiser la charge rapide avec Power Delivery

En plus des transferts de données, la norme USB a toujours permis de fournir une alimentation électrique aux périphériques. L’USB 1.x et 2.0 fournissent au mieux 2,5 W (5 V, 0,5 A) et l’USB 3.x au mieux 4,5 W (5 V, 0,9 A) via une prise de Type-A. Voilà pour ce qui est de l’alimentation électrique prévue par les normes USB de base. Mais avec l’explosion des smartphones et des PC portables, des normes dédiées à la charge des appareils ont vu le jour pour, heureusement, décupler les puissances proposées. Car avec 2,5 W, on alimente une souris, une clé USB ou un clavier pas trop sophistiqué, mais guère plus. C’est là que Power Delivery entre en jeu ! Apparue en 2012 en remplacement de la norme Battery Charging 1.2 de 2010 (maximum 7,5 W), la norme USB Power Delivery est également développée par l’USB IF, comme les normes USB de transfert dont on a parlé précédemment. Et les prises aussi, d’ailleurs. USB Power Delivery est surtout devenue connue du grand public à partir de 2014 quand la version 2.0 a été introduite en même temps que la connectique USB-C. Dès PD 1.0 on parle d’un maximum de 100 W d’énergie. L’enjeu était alors d’unifier la charge rapide à une époque où chaque constructeur y allait de sa propre technologie. Du reste, même si certaines ont disparu ou sont en voit de disparition, telles que QuickCharge de Qualcomm ou Dash Charge de OnePlus, même si d’autres constructeurs font encore de la résistance à l’image de Samsung ou Xiaomi. Power Delivery autorise à la fois une tension supérieure (jusqu’à 20 V au lieu de 5 V en USB de base) et plus d’intensité (jusqu’à 5 A au lieu de 1 A en USB 2.0 et maximum 3 A en USB 3.0). 20 V x 5 A = 100 W, CQFD. En réalité, il existe plusieurs modes d’alimentation en dans Power Delivery, six exactement (5 V x 3 A = 15 W, 9 V x 3 A = 27 W, 15 V x 3 A = 45 W, 20 V x 2,25 A = 45 W, 20 V x 3 A = 60 W et 20 V x 5 A = 100 W) et libre à chaque constructeur de rendre compatible ses matériels avec tel ou tel mode, tant du côté des appareils que des chargeurs. Sauf qu’avec de telles puissances, contrôler la charge devient important. Power Delivery 2.0 de 2014 a introduit une communication plus efficace entre chargeurs et appareils afin d’optimiser l’alimentation (gestion de la chauffe, durée de vie des batteries) et une nette amélioration de la sécurité (prévention du risque d’incendie en utilisant des câbles au fils trop fins par exemple) en imposant des câbles actifs, c’est-à-dire des câbles munis d’une puce qui indiquent au chargeur et à l’appareil des capacités dont ils sont capables.

Depuis PD 3.1, l’USB peut fournir jusqu’à 240 W. C’est assez pour l’immense majorité des PC portables, même puissants.

Jusqu’à 240 W au travers d’un câble USB-C !

Malgré ces progrès, Power Delivery 3.0 a débarqué dès 2015. Cette version de la norme est la plus connue et qui celle qui est la plus utilisée de nos jours. PD 3.0 reprend les mêmes modes de charge que PD 1.0 et 2.0 mais en ajoutant de nombreux messages que les appareils peuvent envoyer aux chargeurs pour optimiser la charge, la durée de vie et la sécurité. À présent, dans le cas des appareils sur batterie, les caractéristiques de l’accumulateur sont communiquées au chargeur à chaque branchement. Les appareils peuvent également prévenir le chargeur de baisser ou stopper la charge s’ils détectent une anomalie quelconque, comme une surtension ou une surintensité. PD 3.0 a même été améliorée en 2017 avec l’ajout du PPS (Programmable Power Supply) ajoutant de nouveaux modes complètement paramétrables grâce à une tension librement réglable de 3,3 à 21 V, l’intensité maximale restant fixée à 5 A. Certains constructeurs continuent de se la jouer solo, par exemple Samsung qui propose sur ses meilleurs smartphones Super Fast Charge 2.0 qui, outre qu’elle est moins puissante, n’est pas compatible avec Power Delivery. En l’occurrence, les 45 W proposés par cette dernière sont obtenus avec 9 V x 5 A et non 15 V x 3 A comme c’est proposé dans PD 3.0. Résultat des courses, si on branche un chargeur PD 3.0 puissant sur un Galaxy haut de gamme tel le S24 UItra qui est compatible 45 W, il ne se charge qu’à 15 W (5 V x 3 A)… Enfin, précisons que Power Delivery 3.1 a été ratifiée en 2021, ajoute le mode AVS qui autorise des tensions supérieures jusqu’à 48 V afin d’atteindre, toujours avec un maximum de 5 A, jusqu’à 240 W ! Cette fois c’est suffisant pour alimenter la majorité des laptops, même les portables gamers.

Le DP Alt Mode supporte la fonction MST permettant de chaîner des écrans DP compatibles (ce qui n’est pas le cas du HDMI Alt Mode).

DP Alt Mode

L’USB-C a été pensé dès le départ pour utiliser des modes alternatifs, Alt Modes en anglais, c’est-à-dire faire plus que transférer des données via USB et fournir de le l’énergie électrique. Ainsi, comme on l’a vu, deux broches de l’USB-C servent à assurer les échanges entre appareils pour configurer le port comme il faut et, si besoin, certaines des lignes de transfert sont réaffectées à d’autres usages. Le plus célèbre des modes alternatifs est le Display Port. DP Alt Mode permet de faire circuler de la vidéo en plus de données par la même prise USB-C. Pour ce faire, les quatre des huit broches normalement utilisées pour les transferts USB servent alors au DisplayPort et c’est ainsi qu’on se retrouve avec des appareils et des câbles capables d’offrir jusqu’à 10 Gb/s de taux de transfert (et non 20 Gb/s puisqu’il n’y a plus qu’une ligne Tx et une ligne Rx au lieu de deux) et de la vidéo jusqu’à 4k 60 Hz ! Ou encore 480 Mb/s de transfert et 5k. On peut même faire passer encore plus en DP Alt Mode, jusqu’à 8k 60 Hz, grâce au VESA Display Stream Compression. Ou encore deux écrans 4K 60 Hz chaînés l’un à l’autre, via une seule prise de votre ordinateur ! Précisons que si le DP Alt Mode est de loin le plus célèbre des modes alternatifs de l’USB, il n’est pas le seul. Citons le moins célèbre HDMI Alt Mode ! Le principe est identique, sauf que le standard HDMI offre un peu moins de bande passante et de fonctionnalités. Par exemple, le DP Alt Mode conserve la synchronisation adaptative (VRR), pas le HDMI Alt Mode. Citons aussi le MHL utilisé par certains smartphones qui assure lui aussi, comme le DP et le HDMI, le transfert de l’image et du son au sein du même câble.

L’USB 4 est dérivé de Thunderbolt 3 dont il reprend l’essentiel des caractéristiques.

Le cas particulier de Thunderbolt

Thunderbolt, la connectique imaginée par Intel et popularisée par Apple pour regrouper de multiples standards en un (USB, PCI-Express, DisplayPort), est également devenu un mode alternatif de l’USB-C. Et de ce fait, depuis Thunderbolt 3, la prise USB-C est aussi la prise du standard Thunderbolt généralement identifiable par un logo en forme d’éclair. Le principe général est assez similaire, et d’ailleurs il n’y a pas grande différence entre une prise USB-C avec support de Power Delivery et DP Alt-mode et une prise Thunderbolt 3 ou 4. Thunderbolt se distingue en pratique par son support du bus PCI-Express ce qui permet de brancher en externe des périphériques de cette façon, jusqu’à 4 lignes PCIe pour une bande passante atteignant au mieux 32 Gb/s. Mais en interne, c’est un peu différent. Alors que c’est via la norme Power Delivery que sont négociés tous les échanges de type USB y compris les divers Alt Modes, Thunderbolt fait figure d’exception en ce sens qu’il requiert son propre contrôleur. Il y a aussi une différence au sujet de l’alimentation, car si un appareil Thunderbolt peut recevoir jusqu’à 100 W de puissance, il ne peut fourni qu’un maximum de 15 W. Par exemple un PC portable peut être alimenté via sa prise Thunderbolt, mais en revanche si vous branchez votre smartphone sur cette même prise pour le recharger, il sera limité à 15 W. Tandis qu’avec USB Power Delivery, on peut avoir jusqu’à 100 W dans les deux sens. Par exemple, un écran avec USB-C peut fournir jusqu’à 100 W à un PC portable ou un smartphone via PD, ce qui ne serait pas possible en Thunderbolt. Thunderbolt 4, version la plus rependue ces dernières années, conserve l’usage de la prise USB-C et les fondements de Thunderbolt 3. On note une bande passante doublée pour les périphériques PCIe (32 Gb/s au lieu de 16 Gb/s), jusqu’à deux écrans 4K 60 Hz sur une même prise au lieu d’un et jusqu’à quatre ports Thunderbolt par périphérique au lieu de deux. Et Thunderbolt 5 annoncé l’an passé ? Hmmm, parlons d’abord de l’USB4.

Adata vend le premier SSD externe nativement USB4 40 Gb/s, le SE920.

L’USB4 est là, mais pas vraiment

Si cet article est avant tout consacré à la connectique USB-C, on ne pourrait pas conclure sans un mot sur l’USB4. En effet, la dernière itération de la norme exploite aussi l’USB-C. L’USB4 (sans espace entre USB et 4, encore une coquetterie incompréhensible de l’USB IF) a été adopté en 2019 et pourtant, cinq and après, on ne s’en sert toujours pas. Pire, si l’USB4 initial était basé sur Thunderbolt 3, l’USB4 version 2.0 a été ratifiée en 2021 avec, au programme, des débits doublés (80 Gb/s de bande passante au lieu de 40 en exploitant, sur deux lignes dans les deux cas) et des améliorations des modes alternatifs, par exemple la capacité d’afficher en 4K 120 Hz en DP Alt Mode. Sur nos PC, l’USB4 est une réalité. De multiples cartes mères et PC portables affichent fièrement des prises USB4, même si les fiches techniques ne sont jamais très explicites quant aux caractéristiques exactes et qu’il s’agit le plus souvent d’USB4 20 Gb/s « seulement ». Là où le bat blesse, c’est qu’il n’y a toujours presque pas de périphériques. Et on se demande bien pourquoi, d’autant que Windows 11 a reçu une mise à jour avec support officiel de l’USB4 version 2.0 il y a déjà bientôt un an. Sans doute car les contrôleurs USB4 tardent à arriver.

Thunderbolt 5 trouvera peut-être son salut avec les eGPU car il offre deux fois plus de bande passante PCI express.

Quand ASMedia a annoncé le 11 janvier dernier que son chip hôte ASM4242 venait d’obtenir la certification USB4, ce n’était que la troisième entreprise après Intel et AMD ! En fait on ne trouve pour le moment que quelques boîtiers externes NVMe armés du contrôleur USB4 ASMedia ASM2464PD, souvent d’origine chinoise, en USB4 à 40 Gb/s. Des boîtiers qui, selon notre essai de celui proposé par Ugreen, permettent sur un PC compatible d’échanger des données jusqu’à 3,8 Go/s alors que les SSD externes USB 3.2 Gen 2×2 ne dépassent pas 2,1 Go/s. Mais ces boîtiers coûtent entre 100 et 150 €, sans SSD dedans, ça pique un peu. Citons aussi le véritable SSD externe SE920 d’Adata, sans doute basé sur le même contrôleur NVMe-USB et qui culmine à 3,8 Go/s en lecture et 3,7 Go/s en écriture.  En 80 Gb/s, il n’existe toujours rien. Pas plus qu’en Thunderbolt 5, la dernière évolution de la norme d’Intel qui n’a plus que comme distinction de l’USB la prise en charge de lignes PCI express pouvant par exemple servir à un eGPU pour gamer sur son ultrabook une fois à la maison. Si l’USB4 est dérivé de Thunderbolt 3, cette fois Thunderbolt 5 repose sur USB4 version 2.0. Pour l’instant, à part le Razer Blade 18 (un laptop hors de prix) qui propose cette prise et quelques câbles (de 30 cm à 1 m seulement) chez Cable Matters, on n’a pas plus croisé de périphériques Thunderbolt 5 que de périphériques USB4 à 80 Gb/s.

Quand les câbles ont des logos explicites, ça change tout !

S’aider des logos

Notre article a beau être un résumé, vous aurez compris que maîtriser l’USB en général et l’USB-C en particulier n’est pas une simple affaire. Et le plus dur c’est que, même quand on maîtrise tout ça sur le bout des doigts, il n’est pas évident de savoir ce dont est capable tel appareil ou tel câble USB car les constructeurs ne sont pas toujours clairs à ce sujet. En fait c’est même pire, ils sont toujours imprécis. Heureusement il y a souvent des logos pour s’aider. Par exemple un débit indiqué en chiffre. Un logo de charge. Un éclair pour indiquer une prise Thunderbolt. Les images ci-contre vous montrent les logos USB officiels, mais ceux-ci ne sont pas toujours adoptés. Et certains constructeurs à l‘image d’Apple n’hésitent pas à proposer des appareils sans aucun logo, d’ailleurs. Et même quand il y en a, ils n’indiquent pas forcément tout ce dont est capable le port. Bref, les logos sont une aide mais il faut généralement creuser un peu plus en lisant les fiches techniques, les modes d’emploi et en s’aidant d’un moteur de recherche pour tout savoir à propos de son matériel.

De nombreux câbles de charge, comme ce Ugreen compatible PD 3.1 jusqu’à 240 W, ne sont pas faits pour le transfert de données (ici maximum 480 Mb/s en USB 2.0).

Tous les câbles ne se valent pas (loin de là)

Les nombreuses clarifications apportées par cet article, finalement plus long qu’anticipé, ont pour vocation principale de vous aider à choisir votre matériel. Et en l’occurrence, dans le cas de l’USB-C, vos câbles, chargeurs et autres périphériques. Il est important de comprendre qu’il n’existe pas de choix facile et évident, surtout quand on veut ne veut pas payer trop cher. Il existe des câbles dédiés à la charge, ces fameux câbles marqués PD 3.0 100 W ou 5 A, même des câbles 240 W en PD 3.1, qui ne font aucun transfert USB (ou simplement en USB 2.0 480 Mb/s). À l’inverse on trouve des câbles marqués USB 3.2 Gen2 20 Gb/s qui ne permettent pas de charger rapidement un smartphone ou d’alimenter un laptop. Et certains câbles qui ne prennent pas en charge les modes alternatifs ! Bref, c’est la jungle et on y perd son latin. Si vous achetez un câble, faites bien attention à tout surveiller dans sa fiche technique et, si celle-ci est imprécise, n’achetez pas sauf si des commentaires de clients satisfaits vous indiquent qu’ils font ce que vous souhaitez. Mais au fait, ça existe des câbles qui font charge ET transferts rapides ? Oui. En théorie, un câble certifié USB4 doit être capable d’assurer des transferts jusqu’à 40 Gb/s et autoriser jusqu’à 100 W. Dans la pratique on vous invite une nouvelle fois à vérifier tout trois fois. Vous pouvez aussi vous fier aux logos. Certains constructeurs sont assez clairs. Par exemple Silkland vend un câble USB4 qui permet de transférer jusqu’à 40 Gb/s, un affichage jusqu’à 8K@60 Hz et jusqu’à 240 W en PD 3.1, à 18 € environ en 1 m de long (proposé de 30 cm à 3 m). Seul bémol, il est un peu gros et peu souple, mais c’est le prix à payer (fils épais à l’intérieur) pour avoir les meilleures performances. Si certains constructeurs continuent de proposer des câbles qui ne font pas tout, c’est justement pour réduire les coûts et gagner en souplesse, par exemple Ugreen propose de nombreux câbles de charge bien plus facile à courber, tels leur modèle Uno et son petit afficheur OLED (inutile mais mignon) certifié 100 W qui ne coûte même pas 10 € en 1 m de long. Une dernière précision pour les utilisateurs de périphériques USB 3.2 Gen 2×2, ce mode 20 Gb/s n’est pas identique à l’USB4 20 Gb/s car il exploite deux voies au lieu d’une. Si bien qu’avec un câble certifié USB4 20 Gb/s (une seule voie) vous vous retrouverez limité à 10 Gb/s (environ 1050 Mo/s réels) avec un SSD externe USB 3.2 Gen 2×2 ; il faut bel et bien un câble USB4 40 Gb/s (les deux voies sont câblées) pour obtenir 20 Gb/s en USB 3.2 Gen 2×2. Ou un câble certifié USB 3.2 Gen 2×2, tout simplement, mais ils sont assez rares et dépassés par les câbles USB4.

Quand vous achetez un chargeur, assurez-vous de la puissance maximum par port en plus de la puissance totale disponible. Ici l’Anker GaN Prime 737.

Chargeurs, la prudence est de mise

Le choix d’un chargeur USB-C réclame autant d’attention que celui d’un câble. En effet, il ne faut pas se contenter de lire sa puissance. Certains affichent par exemple 100 W mais c’est en fait une puissance répartie sur plusieurs ports, le plus rapide d’entre eux pouvant être par exemple limité à 60 W. Et, à l’inverse, certains chargeurs sont bel et bien capables de fournir la puissance souhaitée sur un seul port, mais celle-ci diminue dès que vous branchez des appareils sur les autres prises. Il faut donc être très attentif à la fiche technique, une nouvelle fois. Si on prend l’exemple du chargeur Ugreen Nexode 100 W à 45 €, ce dernier dispose de trois prises USB-C et une USB-A. Il délivre un maximum de 100 W répartis entre ces quatre prises mais il est aussi capable de fournir jusqu’à 100 W si on ne branche qu’un appareil sur l’une des deux premières prises USB-C. Vérifiez aussi les normes ! Le chargeur cité en exemple est compatible PD 3.0 et c’est tout. Si bien que si vous branchez dessus un Samsung Galaxy S ou un appareil OnePlus, vous ne les chargerez pas à 45 ou 65 W, mais beaucoup moins vite (15 W). Il existe en revanche des chargeurs cumulant PD 3.0 et d’autres normes. Par exemple le GaN Prime 737 d’Anker, chargeur 120 W compatible à la fois PD 3.0 (jusqu’à 100 W) et Samsung SFC 2.0 (jusqu’à 45 W), à condition d’utiliser un câble certifié 5 A dans les deux cas. Et pour tout dire, même en étant très attentif, il n’est pas rare de se heurter à des soucis, en atteste les multiples clients de l’Anker 737 qui n’ont pas réussi à faire passer leurs Samsung en SFC 2.0 bien que nous ayons réussi sur notre Galaxy S23 Ultra et notre Galaxy Tab S7 FE… Bien que ça ne soit pas l’option la moins chère ni même une garantie absolue de succès, tout prendre de la même marque aide à éviter les problèmes. En bref, l’USB-C c’est génial et trop compliqué à la fois.

Quelques mots pour finir

On a bien conscience que la lecture des deux derniers paragraphes laisse quelque peu sur sa faim. Et pour cause, rien ne vaut de vrais tests avec des produits décortiqués et comparés. Seulement voilà. Il y a tellement de produits en USB-C, souvent de marques inconnues et qui changent tout le temps qu’il n’est pas vraiment possible de vous proposer cela. Et quand bien même on choisirait de vous proposer un comparatif regroupant les marques les plus connues comme Ugreen, Anker, Belkin, Cable Matters, il sera de toute façon impossible de tester tous les scénarios. C’est-à-dire tel chargeur avec tel câble avec tel appareil. Sans compter que les besoins diffèrent d’un individu à l’autre, qu’on souhaite juste charger un smartphone ou brancher à la fois laptop, smartphone et écouteurs par exemple. Et on ne parle là que de la charge ! Pas des vitesses de transfert, pas des modes alternatifs de l’USB-C… c’est pourquoi on préfère vous distiller un maximum de connaissances et de conseils pour faire vous-même vos choix éclairés. Armez-vous de ceux-ci et d’un peu de patience, n’hésitez pas à croiser les informations (par exemple avec les commentaires d’acheteurs), pour faire vous-même le bon choix :).

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Entre sa dalle QD-OLED 360 Hz, ses multiples entrées, sa charge USB Power Delivery 90 W et son switch KVM, le MSI MPG271QRX à tout pour plaire ! Serait-il le meilleur écran OLED 27″ du marché à ce jour ?

Zotac GeForce RTX Super Trinity Black Edition

Avec leur ventirad assez simple et sans overclocking d’usine, les Trinity Black Édition de Zotac sont parmi les GeForce RTX 40 Super les moins chères du marché. Les RTX 4080 Super, RTX 4070 Ti Super et RTX 4070 Super sont-elles toutes trois logées à la même enseigne ?

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