
Deux mois après la sortie de sa nouvelle plateforme LGA1851 accueillant les Core Ultra Series 2, Intel en démocratise l’accès avec la sortie des chipsets H810 et B860. Ainsi que l’arrivée du Core Ultra 5 225F, le remplaçant des très populaires Core i5 xx400F… qui ne coûte quand même pas loin de 300 brouzoufs. Après avoir essayé quatre cartes mères Z890 dans le précédent numéro, vendues entre 400 et 830 € quand même, vous serez heureux de savoir qu’à leur sortie les cartes mères B860 sont vendues entre 150 et un peu plus de 300 €. Voici donc l’essai de la Gigabyte B860 Gaming X WIFI6E qui est affichée à 250 €. À savoir que nous avons également reçu sa cousine l’Aorus B860 Elite WIFI7 Ice à 275 € dont nous vous proposerons le test le mois prochain.

Un B860 bien suffisant
Le look de B860 Gaming X WIFI6E de quoi surprendre car il rompt avec celui des anciennes cartes de joueurs. Entre son carter I/O blanc et ses radiateurs gris argent, elle a plus le look des Gigabyte Designare. Au cœur de cette carte mère se trouve le nouveau chipset Intel B860. Il se distingue principalement du Z890 par son incapacité à ajuster le coefficient multiplicateur des CPU débloqués pour l’overclocking, ceux qui portent un K à la fin de leur dénomination, et par l’impossibilité de scinder en deux les 16 lignes PCI-Express 5.0 pour installer deux cartes graphiques au lieu d’une. Et quelques ports USB ou SATA de moins. En somme, rien de bien important pour la majorité des adeptes de PC ! En particulier de nos jours où l’overclocking a de moins en moins d’intérêt en raison des performances exceptionnelles des CPU et de l’efficacité des systèmes d’augmentation dynamique de la fréquence (Turbo), sans parler des problématiques d’explosion des consommations. Et aussi du fait que le SLI et le CrossFire ont disparu, si bien que loger deux GPU dans un seul PC ne concerne plus que quelques cas de figure bien précis typés workstation. N’oublions pas que depuis quelques années, Intel a suivi AMD en autorisant l’overclocking de la mémoire vive sur son chipset de milieu de gamme, si bien que vous pourrez exploiter de la DDR5 rapide avec celui-ci. Et en l’occurrence, sur notre carte du jour, on a pu faire tourner sans difficulté notre Kingston DDR5-8400. Il a suffi d’activer XMP dans l’interface UEFI ; le second profil pour ce kit en l’occurrence, car le premier profil règle la mémoire à 8 200 MT/s comme vous pouvez le voir sur notre capture d’écran. Précisons au passage que cette capture a été faite à la réception avec le BIOS F2, mais nos tests ont été réalisés avec le BIOS F5.
Pas de souci du côté du VRM

Pour proposer une carte mère plus abordable, les constructeurs doivent procéder à des arbitrages. Outre le choix du chipset, on s’attend à avoir moins d’équipements mais aussi des réductions de qualité ou de capacité. Mais Gigabyte a fait des choix raisonnés sur ce modèle. Par exemple, au niveau de l’alimentation électrique du processeur, on a quand même droit à 12 phases (6+6 en parallèle) pour les cores principaux, chacune capable de débiter jusqu’à 50 A, ainsi qu’une phase pour les équipements annexes du processeur (comme le contrôleur mémoire ou son IGP) et deux phases pour les équipements PCI-Express reliés au CPU, à savoir le port graphique x16 et le port M.2 x4, les deux placés les plus proches du socket. Alors c’est certes moins que sur les cartes Z890 du mois dernier, mais c’est quand même bien assez. Même pour alimenter un Core Ultra 9 285K en pleine charge sans limiter ses performances. De même, les radiateurs de ce VRM permettent aux MOSFETS de ne pas dépasser les 63 °C, c’est tout à fait raisonnable.
Des précisions sur le socket RL-ILM

De même, malgré les économies à faire, on constate avec plaisir que Gigabyte a choisi un socket LGA 1851 de type RL-ILM pour cette carte. Nous vous en avions déjà parlé dans l’essai de la MSI MPG Z890 Carbon Wifi, avec quelques imprécisions d’ailleurs. Comme nous l’expliquions, RL est le sigle de Reduced Load, ce qui se traduit par charge réduite. En d’autres termes, le mécanisme mécanique de verrouillage du CPU écrase un peu moins fort le processeur. Et dans le cas du socket LGA 1851, c’est mieux ! En effet, sur le cadre ILM d’origine, qu’on baptisera désormais l’ILM standard (ou ILM « tout court ») le système imposait une telle contrainte que le heatspreader du processeur se tordait littéralement. De façon imperceptible à l’œil, mais au point de provoquer un moins bon contact avec le système de refroidissement. Et aussi un certain déséquilibre, avec un contact qui n’était pas identique du côté levier par rapport à son opposé. Les constructeurs de ventirads et AiO se sont amusés à faire des analyses poussées, avec des scans laser et des solutions d’imageries thermiques, et il y a bel et bien une différence. Nous vous aurions bien proposé un test comparatif entre les deux solutions, mais faute d’avoir un cadre ILM standard sous la main (il est facile d’échanger ça sur une carte mère à l’aide d’un tournevis Torx), on se contentera de vous dire que d’après des essais réalisés par des confrères américains, on peut espérer entre 2 et 3° d’amélioration à refroidissement identique grâce au RL-ILM. Merci Gigabyte de ne pas avoir été radin. On aime aussi que tous les ports M.2 ne requièrent pas d’outils, que ce soit pour retirer les radiateurs ou pour fixer les SSD eux-mêmes. Gigabyte a installé également sur ce modèle son système de désemboîtement facile de la carte graphique qui se traduit là par un gros bouton carré bien situé entre la RAM et le header pour l’USB-C de façade.

On se passera de la carte son
L’équipement de la B860 Gaming X WIFI6E est à la fois très limité et néanmoins satisfaisant à bien des égards. S’il y a de quoi être choqué d’avoir si « peu » pour 250 €, il faut surtout se dire que les cartes mères sont devenues bien plus chères ces dernières années et que c’est hélas nomal. Et en creusant un peu, même s’il n’y a pas autant que sur des cartes top niveau, il y a ce qu’il faut. Pas de Wi-Fi 7 ? C’est certes dommage en 2025 et pour autant, c’est quand même du Wi-Fi 6E qui exploite la bande peu encombrée des 6 GHz et qui atteint en copie dans nos tests un débit soutenu de 179 Mo/s. Et kudos au nouveau système de branchement de l’antenne externe qui est d’une facilité déconcertante. Pas de Thunderbolt ? Rien de choquant à ce niveau de prix, d’autant qu’il y a quand même un port USB4 40 Gb/s ce qui, finalement, ne change pas grand-chose. En parlant d’USB, le site Internet a beau évoquer 9 prises USB 2.0, on n’en compte que 8 (quatre au dos de la carte, quatre via deux headers). Il est appréciable de constater qu’une d’entre elles peut servir pour la fonction Q-Flash Plus qui permet de mettre à jour l’UEFI sans CPU, un dispositif qu’on aimerait voir démocratisé sur l’ensemble des cartes mères. Et qui n’aura sans doute pas d’utilité sur cette plateforme sachant qu’il n’y aura très probablement pas de prochaines générations de CPU exploitant ce socket. La carte son est une déception. Outre son DAC Realtek ALC897, le plus petit de la gamme actuelle mais qui offre des caractéristiques néanmoins suffisantes, son intégration sur cette carte est très pauvre et l’amplification manque de puissance sans compter qu’on a eu, une première depuis un bon moment, quelques parasites audibles en scrollant à la molette de la souris dans un navigateur ; autrement dit, quand la charge du PC change et que la consommation électrique varie en conséquence, ça s’entend dans vos haut-parleurs ! Un souci qui ne concernera pas les utilisateurs de casques USB, avec ou sans fil. Ni ceux branchés sur un écran ou un ampli en HDMI. Il n’y a pas de sortie optique mais ça, hélas, c’est en train de devenir la norme. Enfin, un mot sur l’UEFI qui est devenu encore meilleur qu’autrefois, il est complet et lisible. La plupart d’entre nous pourront se satisfaire du mode EZ sur lequel on trouve un peu tout ce qui est utile, l’activation XMP, l’ordre de boot et même l’application des profils CPU (Intel d’origine ou boosté en libérant la puissance autorisée des modes Turbo). Petite nouveauté, il est possible de choisir entre plusieurs thèmes de couleurs.



Il ne manque vraiment rien au mode simplifié de l’UEFI Gigabyte.
CONCLUSION
Comme on aurait pu l’imaginer, les cartes mères B860 sont bien plus intéressantes que celles en Z890. Et s’il y a sûrement plein d’autres références sympas, cette Gigabyte B860 Gaming X WIFI6E est un modèle performant et équilibré que vous pouvez acheter les yeux fermés. Sauf si vous comptez sur la carte son analogique, vous trouverez mieux. Notons que ce modèle existe aussi en version microATX moyennant 25 € de moins environ. Mais chez les concurrents on ne peut s’empêcher de citer la MSI Pro B860 Gaming Plus Wifi. Vendue un poil moins cher, vers 230 ou 240 €, elle propose du Wi-Fi 7 5,4 Gb/s, du 5 GbE et du Thunderbolt 4 !
NOTES
USB4 avec DP Alt Mode
M.2 sans outils *3
UEFI
Q-Flash Plus
Branchement antenne Wi-Fi
Deux ports PCIe x16 câblés en x1 seulement
Carte son