Test

02/12/2024

Numéro 2

Console

Asus ROG Ally X (2024)

Autonomie doublée

Malgré la ressemblance avec le premier modèle, la ROG Ally X corrige de nombreux défauts de jeunesse pour s’imposer comme la meilleure console portable PC. Batterie, SSD, RAM, USB4, boutons… tout change !

Par : Thomas Olivaux
Prix constaté :
850 €

Fiche technique

Écran : 7" IPS tactile (16:9 1920x1080 120 Hz)

Processeur : AMD Ryzen Z1 Extreme (8 cores/16 threads, jusqu’à 5,1 GHz)

Mémoire vive : 24 Go LPDDR5X-7500

Carte graphique : AMD Radeon 780M intégrée

SSD : M.2 2280 NVMe 1 To

Connectique (haut) : 2* USB-C (1* USB4 40 Gb/s + 1* USB 3.2 Gen2 10 Gb/s), lecteur microSD, jack combo

Réseau : Wi-Fi 6E 2,4 Gb/s (AMD RZ616)

Batterie : 80 Wh

Dimensions : 28 x 11,1 x 2,47-3,69 cm

Poids : 678 g

Inspiré par Valve, Asus a lancé en 2023 la ROG Ally. Sa première console portable PC était déjà un produit abouti et plus séduisant que le Steam Deck, mais le constructeur a décidé de revoir sa copie en écoutant les remarques de ses clients. La ROG Ally X, sortie cet été au tarif de 899 € et désormais vendue 850 €, se veut plus performante et agréable à utiliser que sa devancière. Découvrons ce qu’elle change et si le surcoût important peut se justifier ; la ROG Ally (Z1 Extreme) est sortie à 799 € mais on la trouve désormais sous les 600 €. Et même à 500 € en offre de Black Friday !

Asus a réduit la taille des boutons M au dos de la console pour éviter qu’on appuie dessus sans le souhaiter.

Exit la belle robe blanche

La façon la plus évidente de repérer une ROG Ally X est sa couleur. Contrairement à la ROG Ally qui se distinguait de toutes ses concurrentes grâce à sa coque en plastique blanc, la ROG Ally X revient au noir traditionnel. C’est moins salissant. Si la forme globale reste la même, le boîtier évolue quand même un peu et, c’est presque surprenant, il gagne de l’embonpoint. En partie pour des raisons techniques sur lesquelles on va revenir mais aussi et surtout pour améliorer la prise en main. Ainsi les deux poignées sont un peu plus épaisses. On remarque aussi que certaines prises ont été déplacées. Le bouton de volume échange sa place avec la prise jack et le port microSD, ce qui a peut-être été fait pour réduire la température car certains utilisateurs se sont plaints de cartes mémoire endommagées en raison de trop fortes chaleurs. On note surtout qu’il y a deux prises USB-C au lieu d’une ! Voilà qui permettra par exemple de brancher la console à un téléviseur tout en la laissant en charge, et ce sans passer par un HUB USB. De plus, si le port le plus à droite est toujours un USB 3.2 Gen2 à 10 Gb/s, celui à côté de la gâchette de gauche est un USB4 40 Gb/s qui offre une compatibilité totale avec Thunderbolt 4. Ça permet de brancher un SSD externe ultra rapide ou encore un dock eGPU ; Asus a abandonné sur la ROG Ally X sa prise propriétaire conçue pour leur XG Mobile. Et vu les prix de ces GPU externes, on ne va pas s’en plaindre. Le poids est aussi à la hausse, notamment en raison d’une plus grosse batterie. La fiche technique indique qu’on grimpe de 608g à 678g (681 g sur notre balance), ce qui est relativement lourd, mais comparable à la MSI Claw A1M et pas désagréable à l’usage car les masses sont parfaitement équilibrées. Une autre nouveauté bienvenue, cachée à l’intérieure, est l’adoption d’un SSD au format standard M.2 2280. Ces derniers sont plus faciles à trouver et moins onéreux que les SSD M.2 2230 et, pour l’avenir, vous aurez la possibilité d’upgrader pour un modèle de 4 To et même jusqu’à 8 To tandis qu’il n’y a pas plus de 2 To dans le petit format.

Toutes les commandes changent

Asus a changé l’ensemble des commandes de jeu également ! Ainsi les boutons A/B/X/Y ont une course un poil plus longue et font plus de bruit (on aime… ou pas). Les joysticks n’ont toujours pas un mécanisme interne à effet Hall comme la MSI Claw A1M ou la Lenovo Legion Go, ce qui veut dire qu’ils sont potentiellement sujets à l’usure et au drift, mais Asus indique que les nouveaux modèles sont conçus pour résister à au moins 5 millions de rotations contre 2,5 millions pour ceux de la ROG Ally première version. Les gâchettes, qui n’étaient pourtant pas désagréables à utiliser dans notre souvenir (on a essayé la ROG Ally à l’époque de PC Update et Hardware Mag), ont été remaniées elles aussi. Leur forme change légèrement, elles sont plus larges, leur course plus longue ce qui permet un meilleur dosage et elles ont droit à un fonctionnement à effet Hall. Mais au fait, c’est quoi donc l’effet Hall ? Pour faire simple, on parle d’une activation par champ magnétique et non par déplacement mécanique d’un potentiomètre, ce qui réduit l’usure et l’imprécision. Est-ce vraiment mieux ? Pour la longévité c’est certain. Pour la consommation d’énergie et la précision, ce n’est pas si sûr, tout dépend de la qualité des composants utilisés. Au passage, n’allez pas croire car c’est à la mode en ce moment qu’il s’agit d’une technologie nouvelle. On avait déjà des joysticks à effet hall dans la manette d’une Sega Saturn en 1995 ! La croix directionnelle (le D-Pad) a elle aussi été modifiée, il est cette fois plus bas et donc plus agréable à utiliser pour des mouvements circulaires et, en même temps, les diagonales sont mieux marquées pour exploiter les huit directions qu’il propose plus efficacement. Terminons par les deux boutons M1 et M2 (touches macros, programmables) au dos qui sont bien plus petits pour éviter d’être actionnées par inadvertance. Et c’est vrai qu’en prenant en main tour à tour la MSI Claw A1M, aussi testée dans ce numéro, et la ROG Ally X, la dernière phalange des majeurs tombe naturellement sur les boutons macro de la MSI alors qu’il faut légèrement déplacer les doigts pour atteindre ceux de la ROG Ally X.

Mais toujours pas d’OLED

Si beaucoup de choses ont changé sur la ROG Ally X, ce n’est pas le cas de l’écran. C’est le même 7″ Full HD 120 Hz tactile qu’on trouve sur la ROG Ally, il est aussi similaire à celui de la MSI Claw A1M, avec les mêmes bandes noires assez épaisses autour qui pourraient faire penser à un écran de 8″. Cette diagonale n’est pas ridicule, c’est d’ailleurs la même que sur la Nintendo Switch OLED (contre 6,2″ pour la Switch originale). Mais il est dommage qu’à ce prix Asus n’ait pas opté pour un modèle OLED, d’autant que le constructeur est leader sur le marché des PC portables équipés de ce type de dalle et propose de multiples écrans PC OLED ! Et qu’on en trouve sur des appareils deux à trois fois moins chers (Switch OLED et Steam Deck OLED)… Pour autant la qualité de cet écran IPS est quand même très satisfaisante. Bien qu’il ne soit pas capable de produire des noirs très profonds, il offre un taux de contraste respectable de 1478:1 et surtout une assez bonne luminosité de 521 cd/m² à la sonde. Sa colorimétrie est excellente en sortie de boîte, on relève une précision de couleur incroyable avec un DeltaE de 1,2 seulement. Il est réactif et compatible VRR (FreeSync). Vous pourrez jouer avec, sauf grand soleil, car il n’y a pas trop de reflets. Le verre renforcé de Corning aide à réduire les reflets en plus de protéger des rayures.

Les nouvelles gâchettes sont très agréables à utiliser. Et très précises.

Même CPU et elle est pourtant plus rapide !

Dans la ROG Ally X on trouve le même APU AMD Ryzen Z1 Extreme que dans la ROG Ally première du nom. Du moins dans la ROG Ally Z1 Extreme car elle existe aussi dans une déclinaison Z1 « tout court » moins puissante. Le Z1 Extreme, dérivé des Ryzen 7000 ultras mobiles, est un 8C/16T de génération Zen 4 (comme les Ryzen 7000 de nos PC assemblés) accompagné d’un IGP Radeon 780M à 12 CU RDNA3. La partie CPU est bonne, quoiqu’avec 13750 points relevés dans  Cinebench R23 multicores c’est environ 5 % moins véloce que le Core Ultra 7 155H de la MSI Claw A1M. Sauf que pour la partie vidéo, qui compte le plus pour une console de jeu, c’est l’inverse. La Radeon 780M est un peu plus véloce que l’Arc d’Intel et même un peu plus sur cette ROG Ally X que sur la ROG Ally de l’an dernier ! Comment est-ce possible ? Outre un refroidissement repensé et amélioré, Asus a remplacé la LPDDR5-5600 par de la LPDDR5X-7500. Or rappelons qu’un IGP ne disposant pas de mémoire vidéo, il partage la RAM du CPU. Cette augmentation de fréquence est donc salutaire. Au passage, Asus a agrandi la capacité aussi en passant de 16 à 24 Go de mémoire vive. 16 Go suffisent encore à jouer très confortablement, mais là aussi vu que l’IGP partage la mémoire avec le CPU, c’est bienvenu histoire de ne pas rogner sur la qualité des textures par exemple. Verdict ? Sur notre panel de jeux en test on note des gains de 5 à 10 % comparés à la ROG Ally de l’an dernier et bien 25 % plus rapide que la MSI Claw A1M ! Et vu que les framerate en 1080p sont un peu juste dans les jeux les plus beaux, ça compte. Avec la ROG Ally X on joue à tout en 1080, même s’il faut utiliser des préréglages graphiques faibles pour atteindre 60 FPS dans certains titres. Même le très exigent Cyberpunk tourne à quasiment 35 FPS de moyenne en détails élevés ! Les progrès sont d’autant plus intéressants qu’Asus a revu ses profils de gestion de l’énergie et que si le mode performance reste identique (30 W), le mode le plus économe en énergie gagne 3 W en passant de 10 à 13 W et on remarque là des gains très importants de performances (souvent supérieurs à 50 % !). Notons que les chiffres annoncés précédemment correspondent au profil Turbo débranché, c’est-à-dire 25 W de TDP (ça grimpe à 30 W sur secteur) et le fait qu’on puisse jouer assez correctement en 1080p impliquent d’utiliser ce dernier. Il faudra se contenter du 720p pour les jeux AAA (ce n’est pas si moche sur 7″ !) avec les profils Performance (17  W) et Silencieux (13 W) sur batterie.

Une batterie 2x plus grosse

Le D-Pad est lui aussi plus confortable et précis.

Le plus gros argument de la ROG Ally X est sa batterie. Avec 80 Wh, elle est littéralement d’une capacité doublée comparée à celles de la ROG Ally ou du Steam Deck. Et c’est aussi beaucoup plus que les 53 Wh de la MSI Claw A1M. Et le pari est réussi ! Car l’autonomie explose. Elle fait même plus que doubler grâce à diverses optimisations logicielles et à l’amélioration du refroidissement ! N’allez pas croire pour autant qu’on a entre les mains une console Android qui tiendrait 12 heures, tant s’en faut, mais on atteint jusqu’à 5 voire 6 heures sur des jeux très légers et sans difficulté 2h à 2h30 sur les gros jeux gourmands. Pour qu’une batterie du double de taille tienne, sans trop augmenter le volume de la console, Asus a repensé le refroidissement. Et malgré des ventilateurs plus petits, la température reste bonne et même légèrement inférieure à celle de la console précédente d’un ou deux degrés. Au niveau des aérations de la tranche supérieure, l’air chaud sort en jouant autour de 45 °C. Le bruit reste assez bon, le mode Turbo branché le plus bruyant atteignant 41,9 dBA et 40,8 dBA débranché. Vous pourrez donc jouer dans un train sans trop gêner vos voisins. La nuit par contre, vous ne serez pas si discret, car même en mode Silencieux on relève encore 38,1 dBA ce qui n’est clairement pas bruyant mais pas inaudible non plus.

La ROG Ally X abandonne le SSD M.2 2230 pour le format le plus populaire, le M.2 2280.

Ergonomie logicielle améliorée mais toujours perfectible

Comme les autres consoles portables PC, l’Asus ROG Ally X tourne sous Windows 11 (même le Steam Deck, Valve ayant rajouté le support de cet OS depuis quelque temps). Ce système d’exploitation, qu’on aime beaucoup sur nos PC, n’a pas été pensé pour être utilisé aussi simplement que celui d’une console et sur un petit écran tactile de 7″. Alors il permet de lancer tous les jeux et d’offrir une souplesse bien supérieure à ce qu’on peut faire sur une Nintendo Switch par exemple, mais il faut parfois bidouiller un peu ou accepter qu’on ait une pop-up qui s’ouvre à un moment ou à un autre. Pour améliorer la prise en main, Asus propose sur la ROG Ally X l’interface plein écran Armoury Crate SE, introduite sur la ROG Ally l’an passé et depuis améliorée en version 1.5 (la première console y a eu droit aussi). Franchement c’est beau et assez bien pensé. On peut aisément lancer tous les jeux des principales plateformes comme Steam ou Epic, choisir des profils de performance et les principaux réglages sans la quitter. Mais malgré ce bel effort, il y a toujours un moment où on se heurte au fait qu’on tient entre les mains un vrai PC. Armoury Crate SE est plus abouti que MSI Center M.

CONCLUSION

La nouvelle version de la console d’Asus est très séduisante. C’est sans conteste la meilleure console portable PC du marché. Sauf qu’elle souffre de son tarif. 850 € quand on a en face un Steam Deck OLED a 679 € (et même 569 € en 512 Go), ça pique un peu. Mais encore plus quand on sait que la ROG Ally Z1 Extreme qui était sortie à 799 € se trouve désormais entre 500 et 600 € ! Si vous avez les moyens, optez pour la ROG Ally X car vous ne serez pas déçu. Mais la ROG Ally Z1 Extreme, qui est déjà très séduisante, est la console portable PC qui bénéficie du meilleur rapport qualité/prix.

NOTES

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Autonomie

Bonne prise en main

SSD M.2 2280

USB4

Deux prises USB-C

Performances satisfaisantes…

… mais on en voudrait toujours plus

Prix !

Pas aussi facile à prendre en main qu’une vraie console

4.5
Prix
9
Portabilité
8
Autonomie
9
Performances Internet/multimédia
6
Performances en jeu
8
Bruit Internet/multimédia
7
Bruit en jeu
8
Connectique

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