Dossier

07/01/2025

Numéro 3

Montez votre PC comme un pro : partie 5

L’alimentation et le GPU
Par : Thomas Olivaux

Une fois le refroidissement en place, il est temps d’installer l’un des derniers composants : l’alimentation électrique. Dans une grande majorité de cas le bloc d’alim prend place tout en bas et à l’arrière du boîtier. Il est fixé par quatre vis de type 6-32, comme les disques durs 3,5″, au dos de la tour. Dans certains cas on insère l’alimentation par le côté du boîtier pour ensuite la visser. Dans d’autre il y a un support qui se dévisse du boîtier, on visse l’alim sur ce cadre de métal et on l’insère dans le tour pour revisser le support d’alim au boîtier. Si vous avez une installation assez basique, c’est-à-dire avec tous les câbles intégrés et non amovibles, commencez par la mettre en place dans le boîtier avant de brancher quoi que ce soit. Si vous bénéficiez d’une alimentation dite modulaire, il peut être un peu plus facile de brancher au préalable les différents câbles sur la carte mère et les périphériques, puis de les relier à l’alimentation pour enfin la fixer dans le boîtier. Si votre boîtier dispose, comme la plupart, d’une ouverture grillagée tout en bas sous l’alimentation, placez le ventilateur vers le bas. Ainsi l’alimentation va aspirer de l’air frais sous la tour et recracher celui-ci réchauffé derrière. Mais si vous avez un boîtier avec un fond plein, placez la grille de l’alimentation du côté où il y a le plus d’espace vide.



Si votre carte mère n’a qu’un connecteur à quatre pins, vous pouvez quand même brancher dessus le huit pins d’une alimentation (ils sont le plus souvent scindable en deux groupes de quatre broches).

Sur la majorité des PC les branchements électriques ne sont finalement pas si nombreux. On doit brancher sur la carte mère le connecteur ATX principal à 24 pins, le connecteur du processeur à huit pins baptisé ATX 12V et la carte graphique. S’ajoutent à ça, quand on a des périphériques SATA ou des accessoires avec un besoin d’alimentation une prise SATA par ci par là avec, dans quelques rares cas, un bon vieux Molex comme sur les anciens disques durs PATA (IDE). Le raccordement de la prise à 24 pins sur la carte mère ne requiert pas vraiment d’explication, il y a un détrompeur et un petit clip de maintien d’un seul côté qui permettent de ne pas se tromper de sens. C’est d’ailleurs à peu près pareil pour la prise à huit broches du processeur, sauf que quelques cartes mères de premier prix se contentent d’un connecteur de quatre pins. Que faire dans ce cas-là ? Soit vous branchez quand même le connecteur à huit pins de votre alimentation sur la carte mère, la forme est telle qu’il ne rentrera que dans une seule position et quatre pins se retrouveront dans le vide, non branchées, soit vous avez une alimentation dont le connecteur ATX 12 V se scinde en deux (c’est fréquent), auquel cas il faut brancher seulement la prise à quatre pins qui veut bien entrer sur la carte mère. Sur les cartes mères de haut de gamme il est fréquent de trouver deux connecteurs à huit broches à proximité du processeur. Outre le fait qu’il faut posséder une alimentation avec deux câbles de ce type, ce qui ne concerne que les plus puissantes, on est en droit de se demander à quoi ça sert. Et bien à rien ! C’est né il y a des années du besoin des cartes mères de se distinguer et dans la course à l’armement de l’époque dorée de l’overclocking ces deux prises permettant de fournir plus d’énergie au CPU pour battre des records de fréquence en overclocking. Ça a un peu plus de sens de nos jours avec des CPU multi cores extrêmement gourmands, et malgré tout ça ne sert à rien pour la majorité des gens. En effet on alimente sans mal un Core i9 ou un Ryzen 9 avec un seul connecteur ATX 12 V, même avec un bon overclocking. Quant au choix de la prise quand elles sont deux, aucune importance. Et vous pouvez bien entendu opter pour brancher les deux malgré nos remarques, si ça n’apporte sans doute rien, ça n’a rien de négatif non plus.

Voici les prises SATA, qui aujourd’hui servent plus souvent à alimenter des gadgets RGB que des disques durs SATA.


Assurez-vous avant de serrer les deux vis du GPU de son alignement. Afin que les prises vidéo ne soient pas partiellement bouchées par le boîtier.

La carte graphique est le composant qu’on aime placer en dernier dans le PC, car comme le ventirad CPU, elle gêne l’accès à la carte mère et donc on préfère que tout soit branché au préalable. Pour installer la carte graphique il faut au préalable retirer les caches d’extension du boîtier correspondant à l’emplacement où sera installé le GPU. Ce dernier se met toujours dans le premier port PCI-Express x16, le plus haut. C’est celui qui est relié aux lignes du CPU, qui sont en nombre suffisant et les plus rapides. Sur les autres ports PCIe x16, quand votre carte mère en propose, il peut s’agir d’un second port branché lui aussi sur le CPU mais qui partage les 16 lignes avec le premier (cas des cartes mères très haut de gamme comme l’Asus Maximus ROG Z890 Hero) mais le plus souvent on parle d’un port qui a le physique d’un x16 mais il n’est en fait branché qu’en x4 (c’est-à-dire 4 lignes) voire x1 et en plus au chipset ; votre GPU branché sur un port inférieur de la carte mère pourra fonctionner, mais il sera loin de développer sa puissance maximale, surtout dans le cas d’une puissante carte gamer. Retirer donc du boîtier le cache d’extension correspondant à la hauteur où est le slot PCIe x16 que vous visez et le cache immédiatement en dessous dans le cas, fort probable, où votre carte graphique soit de type « 2 slots » comme la plupart. Il en existe cependant qui se contentent d’occuper un seul slot d’extension et il y a aussi quelques monstres qui réclament au contraire trois emplacements au dos du boîtier. La carte s’insère dans le port PCI-Express bien droit et non en biais. Il peut arriver qu’il soit un peu difficile de l’enfoncer du côté des connecteurs car l’équerre métallique de la carte bloque sur le boîtier, vous pouvez alors légèrement la pousser du bout du doigt depuis l’arrière du boîtier pour qu’elle accepte de glisser dans les petites fentes prévues à cet effet sous le fond de panier. Le maintien de la carte graphique en place se fait par deux vis, qui sont parfois des vis classiques parfois des vis à main, tout dépend du boîtier. D’ailleurs certaines tours ont un système de fixation un peu plus complexe qui fait intervenir une sorte de plaque venant verrouiller toutes les cartes d’extension d’un seul coup, une fausse bonne idée selon nous.



Attention à bien brancher à fond et ne pas trop forcer sur les fils du connecteur ATX 12VHPWR.

Reste à brancher électriquement la carte graphique. Si quelques petits GPU modestes existent encore avec un seul connecteur d’alimentation PCIe à six ou huit broches, la majorité des cartes ont aujourd’hui soit deux connecteurs huit pins soit le nouveau connecteur ATX 12VHPWR. Plus précisément, toutes les Radeon et les GeForce les moins puissantes sont avec des prises classiques, les GeForce RTX40 à partir de la 4070 sont majoritairement avec la prise ATX 12VHPWR. Pourquoi ces changements de prises ? Pour s’adapter aux besoins en énergie des cartes ! Tandis que le connecteur PCIe à six pins fournit 75 W, celui à 8 pins en délivre le double. Mais même avec deux, soit 300 W (auxquels s’additionnent les 75 W fournis par le port PCIe lui-même), ce n’était plus assez pour les GPU les plus costaud ! En tout cas en crête. C’est pour ça que la norme ATX 3.0 a inauguré, il y a deux ans environ, le connecteur ATX 12VHPWR (12 V haute puissance) qui fournit en une seule prise 300, 450 ou même 600 W selon l’alim.

On parle aussi de connecteur PCIe 5.0. Si jamais votre alimentation n’en a pas, car elle est plus ancienne, le bundle des GeForce comprend toujours un adaptateur permettant d’adapter deux, trois ou quatre prises PCIe de huit pins en un connecteur ATX 12VHPWR de 300, 450 ou 600 W. C’est moins « propre », mais ça fonctionne parfaitement. Le connecteur ATX 12VHPWR a beaucoup fait parler de lui, surtout les premiers mois suivant la sortie des GeForce RTX 40, suite à de multiples incidents. En effet, un nombre non négligeable de GPU et en particulier de très coûteuses et très gourmandes RTX 4090 ont été endommagées après que leur connecteur d’alimentation ait fondu voire pris feu. La faute a des connecteurs mal enfoncés, mais c’est quand même en raison du design de cette prise que les problèmes se sont multipliés. Tout ça pour dire qu’il ne faut pas en avoir peur, l’ATX 12VPWR fonctionne très bien, mais soyez attentif à son branchement. Il faut bien que la prise soit entièrement enfoncée et, quand vous plierez les câbles pour les voir le moins possible et les orienter vers l’arrière du fond de panier par le trou adjacent à la carte graphique, vérifiez que vous n’avez pas légèrement débranché la prise. C’est quand le contact est trop juste et que trop de courant passe que l’échauffement se produit.



Vous pouvez équiper votre alimentation ATX 3.0 et même plus ancienne à l’aide de nouveaux câbles 12V-2×6.

La nouvelle norme ATX 3.1 fraîchement sortie, inaugurée sur les RTX 40 Super, a remplacé la prise ATX 12VPWR par le 12V-2×6. Ces deux prises sont quasiment identiques en apparence et d’ailleurs interchangeables. Mais sur le 12V-2×6, les pins métalliques sont un tout petit peu plus longues pour assurer un meilleur contact en toutes circonstances. Si ça vous rassure, la majorité des constructeurs d’alimentation ont sorti des câbles modulaires 12V-2×6 que vous pouvez acheter au détail pour mettre à niveau votre alimentation ATX 3.0 livrée d’origine avec un 12VHPWR. On trouve même des connecteurs à 90°, par exemple chez Seasonic, pour améliorer le câble management et donc l’esthétique de votre configuration.

Le 12V-2×6 améliore le design du 12VHPWR tout en maintenant la compatibilité.
Ce boîtier be quiet! est compatible avec l’installation de la carter graphique en parallèle de la carte mère.

Installer un GPU en parallèle de la carte mère

Dans la plupart des cas, la carte graphique se branchant sur le port PCI-Express, elle est installée à la perpendiculaire de votre carte mère si bien que vous ne voyez véritablement que sa tranche au travers de la belle porte en verre trempée de votre tour. Certains boîtiers offrent aussi deux ou trois slots tournés à 90° qui permettent une installation du GPU parallèle à la carte mère afin de mieux la voir. Pour un tel montage, il faut alors acheter un riser PCIe, c’est-à-dire une nappe de quelques dizaines de centimètres qui se branche sur le port PCIe x16 de la carte mère et qui propose un port déporté pour installer la carte graphique ailleurs. Cette solution n’a qu’un intérêt esthétique, ce n’est pas mieux pour le refroidissement. À vrai dire, sauf watercooling DIY avec un GPU sous eau, c’est même moins bon car les portes en verre ne laissent pas passer l’air et le GPU installé contre la paroi respire assez mal.


  • Installez la carte graphique dans le port PCI-Express x16 le plus haut (le plus proche du processeur).
  • Tous les connecteurs d’alimentation ont un détrompeur qui interdit l’insertion dans le mauvais sens.
  • Sur une carte mère il y a toujours la prise ATX principale à 24 pins et un ou deux connecteurs pour le CPU à 8 pins (parfois 4 pins).
  • Quand une carte mère a deux prises ATX 12V proches du CPU, vous pouvez n’en brancher qu’une seule (n’importe laquelle).
  • Certaines cartes mères requièrent le branchement d’un connecteur électrique PCIe à 6 ou 8 pins pour assurer des fonctions supplémentaires, comme la charge USB Power Delivery d’une prise USB C de façade.
  • Les GeForce RTX 40 et les futures cartes graphiques ont remplacé les traditionnels connecteurs d’alimentation à 6 et 8 pins par le connecteur ATX 12VHPWR (12+4 pins).
  • L’ATX 12V-2×6 est une version légèrement modifiée, mais compatible, de l’ATX 12VHWPR pour réduire les risques de faux contact et les accidents.
  • ATX 12VHPWR est sorti avec les alimentations ATX 3.0 et ATX 12V-2×6 est sorti avec les alimentations ATX 3.1.
  • Il existe des adaptateurs pour brancher une GeForce RTX 40 sur une ancienne alimentation sans prise ATX 12VHPWR.

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