Ah l’OLED. Voilà si longtemps qu’on en parle et qu’on en rêve ! Annoncé comme le futur de l’écran, le grand remplaçant du LCD, voilà finalement plus de 10 ans que la transition a débuté et qu’on est encore loin d’y avoir tous goûté. Pour rappel, le principal avantage des TV et écrans OLED est leur capacité à produire des noirs très profonds et ainsi un taux de contraste incroyablement plus élevé que le LCD (peu importe sa techno, TN, IPS ou VA). L’OLED offre aussi des couleurs particulièrement riches et une excellente réactivité, c’est un point fort pour les joueurs. Mais alors pourquoi n’a-t-on pas tous déjà des écrans OLED ? Car ils n’existent pas sur PC depuis si longtemps ! Et parce qu’ils sont encore très chers. Sans oublier les quelques défauts inhérents à l’OLED et sur lesquels on va revenir un peu plus loin.
Les 27″ ont le pire rapport taille/prix
Autrefois réservées aux grandes dimensions (les téléviseurs) ou au contraire aux toutes petites (les smartphones), les dalles OLED arrivent enfin dans des tailles adaptées pour nos écrans d’ordinateur. Il existe des 32″, des 34″21:9 et même des écrans encore plus grands tels des 49″ 32:9, sans oublier les plus petites TV de 42″ et 48″. Sauf que c’est encore trop grand pour pas mal d’entre nous ! Que ce soit par manque de place ou par souhait d’en installer trois côte à côte. Or ce n’est que depuis 2023 que des 27″ sont enfin apparus et pas mal de sorties se sont enchaînées depuis début 2024. On a réuni cinq d’entre eux des plus grands constructeurs pour les tester. Au programme il y a l’Alienware AW2725DF, l’Asus ROG Strix XG27AQDMG et le MSI MPG 271QRX QD-OLED tous trois sortis au printemps ainsi que l’Asus ROG Swift PG27AQDM et le LG 27GR95QE-B tous deux sortis l’an passé et désormais vendu un peu moins cher. Tous en QHD (2560×1440), la définition idéale pour jouer beau et fluide, surtout sur cette dimension où le gain de la 4K est à peine perceptible. Mais ces 27″ se payent au prix fort. Ils sont actuellement tous vendus entre 700 et 1000 €. C’est non seulement beaucoup plus que les 27″ LCD, dont les bons modèles gaming aux caractéristiques comparables sont à moins de 500 €. Et, bien que les plus grandes taillent soient généralement plus chères encore, on trouve quand même des 34″ en 3440×1440 sous les 1000 € à l’image des Samsung Odyssey OLED G8 S34BG850SU et Alienware AW3423DWF. Mais sachant que 24 et 27″ sont encore les diagonales d’écrans PC les plus vendues, il y a lieu de s’y intéresser. Comme pour justifier le tarif élevé des écrans OLED qui est principalement provoqué par le prix des dalles, les constructeurs ne proposent que des écrans Premium ; il n’existe pas encore d’écran OLED premier prix, avec un pied fixe et une connectique dépouillée.
W-OLED vs QD-OLED
À l’instar des dalles LCD, les dalles OLED progressent. Si LG a longtemps été le seul acteur majeur de ce marché, Samsung a fini par le rejoindre en 2022 ce qui devrait favoriser les baisses de prix, mais qui induit aussi la cohabitation de deux technologies OLED distinctes. Rappelons que si l’OLED est capable de taux de contraste aussi élevés (virtuellement infini) et de noirs ultras profonds, c’est parce que chaque pixel est dit autoémissif. C’est-à-dire qu’il produit sa propre lumière et peut donc être totalement éteint pour faire du noir, contrairement aux écrans LCD qui ont un rétroéclairage allumé en permanence. Ce rétroéclairage des LCD est filtré selon qu’on souhaite des pixels plus ou moins lumineux, mais même quand ils sont censés être totalement fermés une petite partie de cette lumière fuite et c’est pour ça qu’on a des noirs qui sont plus proches de gris délavés. D’autre part, le temps de passage d’un état éteint à allumé (ou l’inverse) est plus rapide en OLED qu’en LCD, c’est le fameux temps de réponse, même s’il est devenu largement assez rapide d’un côté comme de l’autre pour que ce ne soit plus vraiment un critère. Si les premières recherches sur l’OLED remontent à la fin des années 80, c’est vers la fin des années 2000 qu’ont été faites les premières démonstrations de TV OLED et c’est en 2012 que LG a commercialisé la première 55″ OLED payable. À cette époque, chaque pixel était constitué de trois petites LED organiques distinctes, une rouge, une bleu et une verte. Problème, s’agissant d’un composé organique, ces LED ont une durée de vie. Elles finissent par brûler si on les laisse allumées en permanence, c’est le fameux phénomène de burn-in dont vous avez forcément entendu parler. On va y revenir. Sachant que les LED rouges, vertes et bleues ne vieillissent pas à la même vitesse et pour réduire le burn-in, voilà quelques années que LG a fait évoluer sa technologie OLED vers l’OLED blanc aussi connu sous l’acronyme W-OLED (white OLED). Cette fois, il n’y a plus qu’une seule source lumineuse blanche qui passe par une grille filtrante laissant passer soit le blanc directement, soit que du rouge, soit que du vert, soit que du bleu soit un habile mélange selon la couleur souhaitée. Mais finalement, ça ne change pas tellement la problématique du vieillissement tout en ayant rendu plus complexe la production de dalles très lumineuses. De son côté, après avoir longtemps travaillé sur les écrans microLED (un écran LCD avec trois toutes petites LED par pixel), Samsung a finalement changé son fusil d’épaule et rejoint le marché de l’OLED en débarquant avec sa propre technologie QD-OLED. Comme chez LG, il n’y a plus qu’une seule source lumineuse par pixel, mais il s’agit cette fois de lumière bleue et Samsung a imprimé par-dessus des points quantiques (quantum dots). Contrairement aux filtres du W-OLED qui bloquent certaines longueurs d’onde, les quantums dots sont des petits cristaux qui transforment la longueur d’onde et ce sans nécessiter la moindre charge électrique. Résultat des courses, le QD-OLED produit des couleurs plus vibrantes que le W-OLED tout en consommant légèrement moins. Du coup, que faut-il choisir entre ces deux technologies ?
Richesse des couleurs : QD-OLED
Luminosité : W-OLED
Uniformité : QD-OLED
Réflexions : W-OLED
Longévité : trop tôt pour dire, le QD-OLED étant encore très jeune.
Comme vous pouvez le constater, il n’y a pas une technologie OLED clairement supérieure à l’autre. D’autant qu’on parle de petites variations, les écrans W-OLED et QD-OLED étant tous globalement capables de produire de superbes images quand on les compare à des écrans LCD, même haut de gamme. Au fait, OLED est l’acronyme d’organic light-emitting diode en anglais, ou DELO pour diode électroluminescente organique en français.
Burn-in, VRR flicker, textes flous… faut-il se méfier des défauts de l’OLED ?
Si la qualité d’image incroyable délivrée par les écrans OLED est un argument majeur, cette technologie s’accompagne de quelques défauts outre son prix. La principale, celle qui fait peur, c’est le burn-in. C’est-à-dire la mort progressive des LED. Ce n’est pas on/off comme sur un écran LCD qui aurait un pixel défectueux, mais elles ne changent plus totalement d’état voire restent bloqué dans un état ce qui laisse des marques visibles. Par exemple si vous affichiez un logo en permanence sans jamais rafraîchir l’image. Ça rappelle, pour ceux qui ont connu, le phénomène de brûlure et de marquage des écrans plasma. Et même des tubes cathodiques avant ça. Mais si c’est réel, il n’y a pas lieu de s’affoler pour autant. Non seulement les LED tiennent des années, mais surtout les fabricants ont développé tout un attirail de solutions pour ne pas provoquer de brûlure prématurée. Notamment des systèmes de détection de logo, de déplacement de toute image statique (comme le bureau de Windows) de quelques pixels (ça ne se voit pas) à intervalle régulier, de systèmes de maintenance qui s’exécutent automatiquement toutes les X heures… À la rédaction on est plusieurs à utiliser des écrans OLED au quotidien, y compris sur PC et parfois depuis des années, sans avoir à déplorer le moindre burn-in jusque-là. Qui plus est, les constructeurs souhaitant rassurer leurs clients, le burn-in est pris en charge en garantie et certains écrans bénéficient d’une troisième année de garantie. Sinon, on peut signaler que les écrans OLED ont tendance à scintiller si on fait fortement varier leur taux de rafraîchissement de façon soudaine. Autrement dit, quand on active la VRR (G-Sync par exemple) et que la carte graphique n’a pas la puissance de maintenir le framerate stable. Ça ne se voit pas dans une scène claire, mais pour peu qu’on soit sensible, ça se remarque pas mal dans les scènes sombres. Avec un PC puissant ou sans la VRR, aucun problème. La structure des pixels des écrans OLED provoque aussi un peu de flous, ce qui est perturbant sur les tout petits textes, ceux sous les icônes notamment. Et c’est vrai tant en W-OLED qu’en QD-OLED. On améliore nettement les choses en réglant ClearType sous Windows, mais quand on vient d’investir une belle somme d’argent et qu’on avait jusqu’ici l’habitude de la parfaite netteté des écrans LCD, c’est parfois décevant. Mais on s’y fait ! Enfin, on pourrait signaler aussi que les écrans OLED sont généralement un peu moins lumineux que les écrans LCD de même niveau de gamme. Pas au point que ce soit problématique, surtout dans le cadre d’un PC de bureau qui s’utilise en intérieur, mais ce ne sont pas les meilleurs pour le HDR par exemple. Selon votre serviteur et ses collègues, l’OLED vaut largement le coup malgré les défauts énumérés dans ce paragraphe !
Luminosité | Contraste | Couleurs | Jeux vidéo | Connectique | |
---|---|---|---|---|---|
Alienware AW2725DF | 6,5 | 10 | 9,5 | 9 | 7 |
Asus ROG Strix XG27AQDMG | 7 | 10 | 9,5 | 9 | 7 |
Asus ROG Swift PG27AQDM | 6,5 | 10 | 9,5 | 9 | 7 |
LG 27GR95QE-B | 6 | 10 | 9 | 9 | 7 |
MSI MPG 271QRX | 7 | 10 | 9,5 | 9 | 8,5 |
Marque | Alienware | Asus | Asus | LG | MSI |
---|---|---|---|---|---|
Gamme | N/A | ROG Strix | ROG Swift | UltraGear Gaming | MPG |
Modèle | AW2725DF | XG27AQDMG | PG27AQDM | 27GR95QE-B | 271QRX |
Diagonale | 26,7″ | 26,5″ | 26,5″ | 26,5″ | 26,5″ |
Définition et ratio | 2560 x 1440 (QHD) 16:9 | 2560 x 1440 (QHD) 16:9 | 2560 x 1440 (QHD) 16:9 | 2560 x 1440 (QHD) 16:9 | 2560 x 1440 (QHD) 16:9 |
Type de dalle | OLED (QD-OLED) | OLED (W-OLED brillant) | OLED (W-OLED antireflet) | OLED (W-OLED) | OLED (QD-OLED) |
Taux de rafraîchissement | 360 Hz | 240 Hz | 240 Hz | 240 Hz | 360 Hz |
Adaptative-Sync | Oui (AMD FreeSync Premium Pro) | Oui (AMD FreeSync Premium Pro et compatible Nvidia G-Sync) | Oui (AMD FreeSync Premium Pro et compatible Nvidia G-Sync) | Oui (AMD FreeSync Premium Pro et compatible Nvidia G-Sync) | Oui (AMD FreeSync Premium Pro) |
Temps de réponse (gris à gris) | 0,03 ms | 0,03 ms | 0,03 ms | 0,03 ms | 0,03 ms |
HDR | Oui (VESA DisplayHDR True Black 400) | Oui (VESA DisplayHDR True Black 400) | Oui | Oui | Oui (VESA DisplayHDR True Black 400) |
Luminosité mesurée (SDR) | 235 cd/m² | 278 cd/m² | 239 cd/m² | 198 cd/m² | 255 cd/m² |
Taux de contraste | Infini | Infini | Infini | Infini | Infini |
Entrées vidéo | 2* DP 1.4 (360 Hz) + 1* HDMI 2.1 (144 Hz) | 1* DP 1.4 (240 Hz) + 2* HDMI 2.1 (144 Hz) | 1* DP 1.4 (240 Hz) + 2* HDMI 2.1 (120 Hz) | 1* DP 1.4 (240 Hz) + 2* HDMI 2.1 (240 Hz) | 1* DP 1.4a (360 Hz) + 2* HDMI 2.1 (360 Hz) + USB-C (360 Hz et charge 90 W) |
USB | 1* USB-C (5 Gb/s + charge) + 3* USB-A (5 Gb/s) | 2* USB-A (5 Gb/s) | 2* USB-A (5 Gb/s) | 2* USB-A (5 Gb/s) | 2* USB-A (5 Gb/s) |
Audio | N/A | N/A | N/A | Sortie casque (jack combo) | Sortie casque (jack combo) |
Réglage du pied | Hauteur (110 mm), Inclinaison (-5°/+21°), rotation (-20°/+20°) | Hauteur (120 mm), Inclinaison (-5°/+20°), rotation (-45°/+45°), pivot | Hauteur (110 mm), Inclinaison (-5°/+20°), rotation (-30°/+30°), pivot | Hauteur (110 mm), Inclinaison (-15°/+5°), rotation (-10°/+10°), pivot | Hauteur (110 mm), Inclinaison (-5°/+20°), rotation (-30°/+30°), pivot |
VESA | Oui (100 x 100 mm) | Oui (100 x 100 mm) | Oui (100 x 100 mm) | Oui (100 x 100 mm) | Oui (100 x 100 mm) |
Dimensions (avec pied) | 60,91 x 40,62-51,62 x 24,37 cm | 60,5 x 50,8 x 21,9 cm | 60,5 x 54,8 x 27,4 cm | 60,44 x 46,44-57,44 x 25,8 cm | 61 x 42,2 x 24,2 cm |
Dimensions (sans pied) | 60,91 x 35,9 x 6,76 cm | 60,5 x 36,8 x 5 cm | 60,5 x 35,1 x 5 cm | 60,44 x 35,06 x 4,53 cm | 61 x 35,6 x 6,9 cm |
Poids (sans pied) | 4,3 kg | 4,2 kg | 4,2 kg | 5,05 kg | 8,3 kg |
Garantie | 3 ans, burn-in OLED inclus | 3 ans, burn-in OLED inclus | 2 ans, burn-in OLED inclus | 2 ans | 3 ans, burn-in OLED inclus |
Divers | Effets d’éclairage ARGB | Effets d’éclairage ARGB, logiciel Windows, filetage G1/4 sur le haut du pied, support écran sur le pied | Effets d’éclairage ARGB, logiciel Windows, filetage G1/4 sur le haut du pied | Effets d’éclairage ARGB, logiciel Windows, télécommande | Effets d’éclairage ARGB, logiciel Windows, USB Power Delivery |
Prix | 889 € (constructeur) | 800 € (constaté) | 900 € (constaté) | 700 € (constaté) | 1000 € (constaté) |
Notre note | 8/10 | 9/10 | 8/10 | 8,5/10 | 8/10 |