Annoncé en début d’année, le Zenbook A14 est un tout nouveau PC ultra portable d’Asus visant à offrir une super expérience pour surfer, travailler et profiter de divertissements audiovisuels sans casser la tirelire. Sa principale particularité est son processeur ARM, mais il tourne bien sûr sous Windows et bénéficie d’ailleurs du label Copilot+ PC. C’est le quatrième PC portable animé par une puce Qualcomm qui passe entre nos mains, mais cet A14 inaugure le tout nouveau Snapdragon X « tout court » introduit en janvier. Il s’agit d’une version un peu moins puissante que le Snapdragon X Plus, lui-même moins véloce que le Snapdragon X Elite. Découvrons de quoi il est capable.
Châssis tout en Ceraluminium


Le Zenbook A14 est le premier laptop d’Asus spécialement conçu pour le processeur Snapdragon. Les précédents étaient des dérivés d’autres laptops déjà sortis en puces Intel ou AMD. Il possède un châssis tout en sobriété qui fait la part belle au Ceraluminium (il y a un C majuscule car c’est une marque déposée). Ce matériau, qu’on trouve habituellement dans les montres de luxe et dans diverses applications aéronautiques, est un alliage d’aluminium qui a suivi un traitement spécial qui le rend plus résistant et qui lui donne un toucher rappelant un peu celui d’un minéral. Asus l’utilise depuis mi 2023 mais c’était jusqu’alors réservé à des Zenbook plus onéreux comme le S 14 (UX5406). De plus, tandis que les précédents Zenbook n’avaient droit qu’à un capot en Ceraluminium, ce nouvel A14 embarque également le repose-poignet qui encadre le clavier et le capot inférieur. Le finish global n’est pas aussi impressionnant que le S 14 qui est ultra fin et qui bénéficie en plus d’une grille aux milliers de trous réalisés par CNC, mais c’est très beau quand même. Et très sobre, presque trop. Notre exemplaire est beige (Zabriskie Beige), il existe aussi des modèles gris (Iceland Gray). Si ce 14″ n’est pas le plus fin du marché, il est parmi les plus légers, il pèse un poil moins d’un kilo ! Ce n’est certes pas le premier, mais ça fait toujours son effet quand on le prend en main. Un poids équilibré qui, avec une rigidité suffisante, permet d’ouvrir le capot d’une seule main. On trouve sous l’écran un clavier (sans pavé numérique) très agréable avec une course relativement importante de 1,3 mm et un rétroéclairage blanc réglable en intensité. Il est juste dommage, sur notre version Azerty, que les chiffres ne soient pas rétroéclairés, seuls les signes de ponctuation le sont. Le touchpad est aussi agréable, très grand et offrant une bonne glisse.
OLED, tu parles d’un banal

Le Zenbook A14 embarque une dalle OLED de 14″ 16:10 avec une définition de 1920×1200 pixels. Il y a de quoi s’enthousiasmer sur la présence d’une dalle de ce type qui offre toujours un excellent contraste, des noirs profonds, de belles couleurs et une très faible rémanence. Surtout dans le cas d’un laptop à 1000 euros. Toutefois ce n’est pas inédit, Asus en a déjà proposé et même un peu moins cher, à commencer par le Zenbook 13 OLED sorti en 2021, il y a déjà quasiment quatre ans. Et depuis la plupart des nouveaux PC portables du fabricant sont dotés d’écrans OLED d’ailleurs. Cet écran est plus simple que celui des autres Zenbook qui ont, aujourd’hui, des dalles 3K et 120 Hz. Ici on est encore en Full HD (étendu du fait du format 16:10) et en 60 Hz. Mais cela mis à part, c’est un très bon écran avec des couleurs riches (100 % du gamut DCI-P3, 90,5 % du gamut AdobeRGB) et parfaitement étalonnées d’usine (DeltaE mesuré de 0,9 seulement). La luminosité en SDR atteint 395 cd/m² et en HDR elle monte à 582 cd/m² sur un affichage 100 % blanc. Le temps de réponse est excellent (à peine plus de 1 ms). Le principal bémol est une dalle très brillante, c’est problématique en extérieur dès que le temps s’avère très lumineux. C’est qu’on deviendrait difficile !
Un Snapdragon suffisant…
Sous le capot on trouve donc le nouveau Snapdragon X, précisément le modèle X1-26-100 et ses huit cores Oryon dont la cadence peut atteindre 2,97 GHz. Contrairement aux autres puces, ce modèle n’a pas de mode turbo mono core. De ce fait, en mono il obtient un score de 97 points dans Cinebench R24, c’est au niveau d’un Ryzen 7 8840 HS mais loin des dernières puces comme l’i5 Core Ultra 226V qui atteint 112 points ou le Core Ultra 7 258V testé en décembre dernier qui a affiché 120 points. En multi c’est sensiblement mieux car le résultat grimpe à 652 points et cette fois c’est un peu mieux que les 609 du Core Ultra 5 226V, sachant qu’on n’a pas fait mieux avec le Core Ultra 7 de l’Asus Zenbook S 14. Mais on est très loin des 949 points atteints par le Snapdragon X Elite X1E-78-100 du Vivobook S 15 OLED ! Qu’est-ce que ça signifie concrètement ? Ce CPU est parfaitement capable, pour un usage de bureautique, de surf sur Internet et de multimédia, il est excellent. On n’a pas du tout l’impression de ramer, le PC est tout à fait réactif. Il sera tout à fait capable de faire des retouches photo par-ci par-là, en revanche si vous voulez vous lancer dans du montage vidéo ou tout autre usage très exigeant, il y a évidemment de meilleurs choix. Y compris à ce prix-là, mais pas en ultra mobile de 1 kg à peine. D’ailleurs, ce PC est plus réactif dans les usages du quotidien qu’un ultrabook en Ryzen 7 5700U ou Core i7-1165G7 d’il y a quatre ans et qui commencent à marquer un peu le coup, même si leur SSD est probablement autant en cause que leur processeur. Le SSD du Zenbook A14 est un Micron 2500, SSD QLC qui offre des débits sensiblement augmentés par rapport à son prédécesseur (CrystalDiskMark indique 6603 Mo/s en lecture séquentielle). En pratique il offre un niveau de performances tout à fait dans la moyenne des machines sorties ces derniers mois, sans s’illustrer vraiment ni positivement ni négativement. Nous devons nous contenter de la version 512 Go sur notre Zenbook A14 le moins cher, mais il y a 1 To sur les modèles supérieurs. De même, notre appareil est muni de 16 Go de mémoire vive (soudée, non extensible), ce qui semble parfaitement adapté à l’usage prévu de la machine, et ce encore pour quelques années, mais il exister aussi des A14 en 32 Go. À savoir que le Snapdragon X X1-26-100 dispose aussi d’un NPU (Neural Processing Unit) pour accélérer les usages IA, c’est le même que celui des Snapdragon X Plus et Elite qui délivre une puissance annoncée de 42 TFLOPS. Voilà qui lui permet de bénéficier du label Copilot+ PC au sujet duquel vous trouverez plus d’infos dans notre article dédié. Autre bonne nouvelle, les performances de l’A14 sont identiques sur batterie que sur secteur ! C’est assez rare de nos jours pour être souligné.
… si on ne joue pas

Et quid du contrôleur graphique ? Point de GPU dans ce laptop, c’est un IGP Qualcom Adreno mais sensiblement moins puissant que dans les Snapdragon testés précédemment, qui n’étaient déjà pas des flèches sur ce point. C’est d’autant plus pénalisant pour jouer qu’il y a de nombreux jeux qui ne tournent pas ou pas bien sur une puce ARM et que, même quand ils sont compatibles, l’émulation impacte les performances. Pour vous donner une idée, dans Shadow of the Tombe Raider en 1920×1200 détails moyens, tandis que le Snapdragon X Extreme X1E-78-100 du Vivobook S 15 OLED délivre 30 FPS et que le Snapdragon X Plus X1P-64-100 de l’Inspiron 14 Plus est capable de 26 FPS, ce qui est déjà à peine jouable, on doit se contenter de 17 FPS, un vrai fossé. Toutefois avec les détails bas c’est jouable avec un peu plus de 40 FPS en moyenne. Cyberpunk, même pas en rêve, c’est à peine 15 FPS en détail minimum et sans RT. Et point de DLSS ou équivalent pour aider, Windows Auto SR qui offre ce type de mise à l’échelle optimisée par IA pour les PC Snapdragon X n’étant compatible qu’avec une toute petite liste de jeux dont ne font pas partie SOTR et Cyberpunk (liste des jeux pris en charge ICI). Au sujet de la compatibilité logicielle, on vous rappelle qu’il est possible de consulter le site Windows on Arm Ready Software ; il n’est pas 100 % exhaustif mais ça aide quand même à se faire une idée. Si les jeux causent souvent des problèmes, c’est bien mieux pour les applications dont les ténors fonctionnent à merveille (Office, Photoshop, Première, ChatGPT, Blender… un peu tout).
USB4 et Wi-Fi 6E




La connectique du Zenbook A14 est plutôt bonne pour un ultra portable. On trouve sur le flanc gauche un port HDMI 2.1 plein format, deux prises USB-C compatibles USB4 40 Gb/s avec DP Alt Mode et charge Power Delivery, ainsi qu’un mini jack combo pour brancher un micro-casque analogique. Et du côté droit, une prise USB Type-A qui assure la compatibilité avec les périphériques classiques et qui grimpe tout de même à 10 Gb/s. Point de lecteur de cartes mémoires. On précise que si vous branchez un SSD USB 3.2 Gen2x2 sur les prises USB4, il sera bridé à 10 Gb/s au lieu de 20 Gb/s comme c’est le cas bien souvent. Si vous désirez exploiter pleinement ces prises pour du stockage, il vous faudra un véritable SSD USB4, ou vous contenter des 1 Go/s accessibles réellement en mode 10 Gb/s. Le Wi-Fi est cantonné à l’ancienne norme 6E, ce qui peut sembler dommage en 2025, mais cela dit on bénéficie quand même de la bande moins encombrée des 6 GHz qui est le principal atout du Wi-Fi 7 et Qualcomm ayant ajouté le support du 4K-QAM sur son contrôleur, on peut aussi atteindre 2,9 Gb/s au lieu de 2,4 Gb/s ! À condition d’avoir un routeur/point d’accès compatible, essentiellement des modèles récents en Wi-Fi 7. Dans iPerf3 on obtient 219 Mo/s, c’est aussi bon qu’avec une carte Wi-Fi 7 Intel BE200 en mode 2,9 Gb/s. ça se traduit concrètement par des copies de fichier qui grimpent autour des 200 Mo/s réels (à courte distance), c’est toujours ça de pris comparé aux cartes Wi-Fi 6 et 6E classiques qui sont plutôt entre 165 et 180 Mo/s. Le Zenbook A14 offre aussi une webcam 1080p de qualité moyenne et compatible avec Windows Hello pour vous authentifier facilement. Comme souvent chez Asus, les haut-parleurs sont plutôt bons et placés vers l’avant sous l’appareil. La qualité du son est donc impactée par le support sur lequel vous utilisez l’ordinateur. Sur un bureau en bois ou en verre c’est pas mal du tout, sur une couette le son est subitement très étouffé. S’il n’y a pas énormément de basses, c’est normal vu le tarif, il y en a quand même bien plus que ce dont sont capables de délivrer les haut-parleurs intégrés à des moniteurs d’entrée de gamme ; on a comparé avec l’écoute sur un Iiyama ProLite XU2793HS (un 27″ Full HD) et le son du laptop est incomparablement meilleur. C’est surprenant.
Loin des 32 heures mais une super autonomie quand même


Vous pouvez démonter assez facilement le Zenbook A14. Il suffit de retirer une dizaine de vis Torx de petit format (T5) pour déboîter le capot inférieur (vous y laisserez peut-être un ou deux petits ergots en plastique du côté de la charnière), il n’y a même pas de sticker de garantie. À l’intérieur on constate que le refroidissement du laptop est minimaliste. Il n’y a qu’à consulter notre photo du radiateur démonté pour s’en convaincre. L’un des deux ventilateurs n’est même pas en lien direct avec celui-ci. Pour autant, l’A14 ne chauffe pas beaucoup, on ne dépasse jamais les 40 °C sur le boîtier. Quant aux nuisances sonores, c’est globalement bon comme on en a l’habitude chez Asus, mais quand même on remarque que les ventilateurs se déclenchent de temps en temps dans des usages plutôt légers (avec le profil de ventilation standard, pas en mode silencieux) alors que ça n’aurait pas été le cas avec un refroidissement un peu plus conséquent d’autant qu’il y a de l’épaisseur dans ce châssis. C’est le prix à payer pour rester sous la barre des 1 kg tout en limitant le tarif, j’imagine. Sous le capot on repère aussi la batterie de 70 Wh, un modèle plutôt conséquent pour un PC pas si puissant et qui ne pèse pas lourd. Et ça paye ! Alors on est bien loin des 32 heures max annoncées par Asus, à savoir en lecture vidéo sans Wi-Fi ni rétroéclairage avec l’écran réglé pour 150 cd/m², mais c’est quand même très bon. Le PC consomme jusqu’à 60 W en charge maximale (pour un chargeur de 65 W la marge n’est pas immense, mais rarement plus de 40 W en usage réel et à peine 7 W au repos. Concrètement nous avons obtenu 19 heures et 42 minutes en utilisant Netflix avec le Wi-Fi (et écran aussi réglé pour 150 cd/m², c’est un peu moins de la moitié du réglage) ! C’est plus d’une heure de plus que le déjà très bon Dell Inspiron 14 Plus et son Snapdragon X Plus et les 17 heures et 5 minutes de l’Asus Zenbook S 14 et son Core Ultra 7 258V. L’A14 tient environ 15 heures 30 en travaillant (Word, navigateur Internet, musique sur Spotify, WhatsApp…). Autrement dit, puisqu’on n’utilise pas son PC du lever au coucher, on peut sans souci sortir sans chargeur et même se contenter de ne le recharger que tous les deux jours. Les laptops tiennent désormais autant que les smartphones !
CONCLUSION
Le Zenbook A14 nous plaît beaucoup. Son positionnement n’est pas sans rappeler celui du ZenBook (ce n’est pas une typo, à l’époque Asus écrivait Zenbook avec un B majuscule, plus maintenant) 13 OLED sorti en 2021 et il le remplace avec brio. Certes son processeur Snapdragon impose quelques limitations, en particulier au niveau de la compatibilité des jeux, mais en même temps les puces Intel et AMD ultras mobiles ne sont pas spécialement performantes pour cet usage et il s’en sort, sinon très bien. Alors oui, il y a des concessions. Comme l’écran limité à 1920×1200 et en même temps c’est suffisant (on peut mettre l’affichage de Windows à 100 % au lieu de 150 % et c’est encore lisible). Comme le rafraîchissement à 60 Hz et en même temps ça boost l’autonomie et avec la rémanence ultra faible de l’OLED ça reste confortable. Et il n’y a que 512 Go de SSD, mais sans installer de jeu ça suffit généralement, sans compter qu’il est possible de le remplacer sans difficulté et qu’il y a deux prises USB4. À 1000 €, c’est vraiment séduisant. Les versions supérieures le sont en revanche un peu moins. Par exemple celui qui embarque un Snapdragon X Elite et 32 Go de RAM coûte 1700 €, c’est un peu cher pour le coup. La finition de ce laptop n’est pas tout à fait au niveau du Zenbook S 14, et il est un peu plus épais, mais en revanche il pèse moins lourd. À 1000 €, on ne lui voit pas de concurrent plus sexy pour un usage ultra mobile essentiellement axé sur la bureautique et Internet ! On ose, pour la première fois, attribuer un award gold à un PC sans processeur x86.
NOTES
Autonomie
Légèreté
Silencieux
Écran OLED…
…mais trop brillant
Pas de lecteur de cartes
Performances CPU en mono